Notre sommeil a pour principale vertu de nous permettre de mémoriser de l’information ou pas. Garder et/ou évacuer. Garder pour enrichir notre inconscient, notre apprentissage, l’information du champ, et la vie et l’évolution de l’humanité par là-même. Évacuer pour faire de la place pour garder. Comme si nous ne pouvions avoir accès qu’à un certain volume d’informations, et pas plus. Une base de données incompressible. Quelles sont les périodes du sommeil qui permettent de procéder à ces deux fonctions essentielles de la vie ? Et bien les périodes de sommeil lent nous permettent d’évacuer l’information jugée inutile, et les périodes de sommeil paradoxal de la garder. Selon des mécanismes de potentialisation neurologique inversée, comme nous l’apprennent certaines études récentes. En réalité le stockage ou l’effacement d’informations correspond à des changements plastiques au niveau des synapses, les zones de contact et de communication entre les neurones. Un neurone communique avec un autre en libérant par les synapses un neurotransmetteur. Lorsque ce dernier est transmis de manière assez soutenue, l’information est non seulement transmise mais aussi mémorisée. Ce mécanisme de renforcement l’efficacité synaptique qui crée nos souvenirs dans le temps est appelé potentialisation à long terme (LTP). Et ceci durant le sommeil paradoxal pour le stockage d’informations, ainsi que le confirment des études. Et son contraire, le potentiel inversé pour oublier des informations. Un potentiel de dépression à long terme, ou (LTD) cette fois ci, consiste en une diminution de l’efficacité synaptique. Ceci se produit à l’aide d’ondes de basses fréquences, telles que celles du sommeil lent. Ce sommeil élimine certaines informations vécues dans la journée par l’intermédiaire du LTD. On comprend ici que les deux mécanismes sont essentiels à la survie de l’information en nous et dans notre accès à elles dans les champs, mais que les hautes fréquences sont une mécanique capitale pour la mémorisation. Or des expériences faites indiquent que c’est en ondes cérébrales gamma, que la mémorisation est la plus forte. Donc en autres termes, que les circuits neurologiques peuvent évoluer. C’est ce qui est appelé en neurologie, la plasticité du cerveau. Ainsi les études scientifiques ont montré ces dernières années, que ces ondes ne sont accessibles que dans des états de compassion, d’empathie, de gratitude, de grâce, de béatitude et de foi supérieures. Notamment des expériences avec des moines bouddhistes pratiquant la méditation de compassion. C’est donc dans des états émotionnels de hautes fréquences que nos réseaux neurologiques peuvent évoluer.

Ce que ne savent pas les chercheurs aujourd’hui, c’est comment l’hippocampe étiquette les informations à conserver et celles à oublier sur la journée. Affaire à suivre, mais les émotions intenses ont forcément un rôle à jouer dans ce registre, car ne l’oublions pas, nous nous souvenons des mémoires émotionnelles essentiellement. Nous retenons beaucoup mieux les informations que nous les lions à des choses qui ont de la valeur pour nous, à nos valeurs profondes. Vous souhaitez retenir vingt mots, raconter une histoire qui vous touche avec et vous verrez alors à quel point votre mémoire se bonifie. Voilà pour les empreintes que nous mémorisons dans nos champs et nos réseaux neurologiques associés. Quel va être l’impact de ces empreintes émotionnelles sur nos vies et celles de notre environnement ? 

In utero à 7 mois et ceci jusqu’à l’âge de deux ans, nous avions notre potentiel illimité inscrit dans notre patrimoine génétique, disponible sous forme de milliards de milliards de réseaux neurologiques. Les empreintes émotionnelles que nous avons évoquées, stockées dans notre inconscient et dans nos champs informationnels autour de nous, vont devenir stables et pérennes avec le temps car vont être répétés les jours et semaines qui suivent. Pourquoi cela ? Souvent parce que l’environnement papa-maman est stable dans sa façon d’être et d’interagir avec les enfants. Il est en fait devenu prévisible pour l’enfant, ce qui va lui permettre de construire sa psyché et sa façon de réagir face à son environnement, mais aussi de percevoir le monde. Et à force de répétition, par analogies comme nous l’avons vu, nous allons avoir tendance à percevoir les situations toujours dans le même sens, sur la base de notre première empreinte émotionnelle. Notre réalité liée à notre perception est devenue notre programme. Nous sommes alors programmés à percevoir la situation toujours sous le même angle, inconsciemment. Par exemple, si pendant mon enfance j’ai imprimé comme informations que je ne peux pas faire confiance aux adultes, et plus tard aux autorités. Mon rapport à la hiérarchie devenant alors des années plus tard très compliqué, sans savoir pourquoi. Parce que à l’origine il y a eu une expérience émotionnelle intense qui a stocké un certain nombre d’informations inter reliées comme un hologramme, qui vont se déclencher des années plus tard, dans des conditions proches mais non analogues, juste avec quelques paramètres identiques. Avec quelques informations identiques, comme un hologramme l’ensemble du souvenir est réactivé et vous réagissez de la même façon, vos émotions, votre perception, vos pensées, vos désirs, vos réactions musculaires sont identiques. Vous êtes programmés à réagir selon un mode automatique et dans un premier temps vous êtes dépendant, incapable d’inverser cette tendance. C’est plus fort que vous. Et pourtant le contexte et les personnes sont différents, mais vous croyez inconsciemment à votre émotion, à votre pensée et à votre perception. Comme en état hypnotique.

C’est l’histoire d’un éléphant attaché à un pieu tout jeune, qui tire sur sa corde sans pouvoir s’en extraire, et qui continue à croire des années après, alors qu’il est devenu un titan attaché à sa frêle corde, qu’il ne peut s’extraire à sa corde, qu’il ne peut s’extraire à sa prison. Notre programme d’origine maintes fois répété par nos perceptions répétitives, deviennent alors une prison émotionnelle et mentale à laquelle nous croyons. Vous avez été traumatisé par la vision d’un être cher cadavérique sur son lit de mort, tout jeune, et vous n’allez jamais comprendre des années plus tard, pourquoi vous avez autant peur de la mort ou pourquoi vous tenez tant à rester jeune. Le programme tourne en boucle de manière inconsciente, et vous n’en savez rien. Vous n’êtes pas aux commandes consciemment, ou si peu, à hauteur de 1%. Ce programme est un réseau neurologique stabilisé et renforcé par de multiples perceptions orientées dans le même sens. C’est devenu une autoroute neurologique. Nous sommes constitués de quelques autoroutes neurologiques majeures correspondant à ces différentes empreintes émotionnelles constituées tout jeune.